Vous arrive-t-il de grignoter entre deux repas même si vous savez que le repas vous a pleinement comblé?
Vous arrive-t-il de vous dire que vous allez manger que quelques bonbons pour finalement finir un sac au grand complet sans vraiment vous en rendre compte?
Si c’est le cas, vous n’êtes certainement pas seul : c’est la réalité d’un grand nombre d’entre nous!
Mais pourquoi donc?
Les raisons sont souvent multifactorielles et très personnelles à chacun. C’est parfois par habitude, en réaction à certaines émotions ou par incitations (de notre entourage ou des réseaux sociaux!).
Dans ce billet, je veux mettre en lumière une des raisons très fréquentes qui nous incite à manger lorsque la faim physique n’est pas nécessairement présente, mais dont on ne parle pas souvent… peut-être parce que ce n’est pas très glamour. C’est une émotion qui passe même souvent inaperçue :
L’ennui!
Et oui. Ce n’est rien d’aussi dramatique que la colère, la tristesse, ou l’amour. Rares sont ceux qui vont lancer des objets ou écrire des chansons au sujet de cette émotion, mais elle peut souvent, très souvent, nous inciter à manger.
La nourriture est un excellent moyen de se distraire.
Votre activité au travail est ennuyeuse : pourquoi ne pas l’agrémenter de quelques craquelins?
Vous êtes tanné de faire le ménage dans vos courriels (ou de votre appartement)? Soudainement, l’idée de prendre une pause pour manger un biscuit semble extrêmement pertinente!
Vous attendez que quelqu’un arrive à votre rendez-vous (et votre téléphone n’a plus de batterie) : pourquoi ne pas passer le temps en mangeant la barre tendre ou le fruit dans votre sacoche?
Vous étudiez un dimanche après-midi, mais le temps est long… rien de mieux que des pauses nourriture pour rehausser une activité qui manque de pep!
D'après Evelyn Tribole et Elyse Resch auteures de « Intuitive Eating, A Revolutionary Anti-Diet Approach », lorsque l’on mange par ennui, la motivation derrière le geste tombe généralement dans une des trois catégories suivantes :
C’est une manière de passer le temps
C’est une façon de rendre une tâche peu excitante plus intéressante
C’est un bel outil de procrastination (pourquoi pas une collation avant de commencer?)
Pourquoi est-ce problématique?
Il est important de noter qu’il n’y a effectivement rien de « mal » à manger en écoutant la télé ou en travaillant, ou de prendre des pauses entre laver la vaisselle et passer le balai!
L’action devient problématique lorsqu’on le fait en étant déconnecté de nos besoins physiques et de manière automatique ou sans réflexion.
En d’autres mots, manger par ennui devient problématique lorsqu’on mange même quand notre faim physique est comblée (lorsque l’on n’a pas faim) et, surtout, lorsque se servir de la nourriture pour se désennuyer devient un réflexe (une action automatique et irréfléchie).
C’est lorsque l’acte de manger par ennui est inconscient que l’on commence à manger sans vraiment savourer les aliments et sans respecter nos vrais besoins. Voilà la problématique!
Quelle est la solution?
La première étape consiste toujours à en prendre conscience!
Passez les prochains jours à vous questionner quand vous réalisez que vous mangez entre les repas.
Remarquez-vous que vous avez tendance à manger en travaillant ou à prendre plusieurs poses de grignotage lorsqu’une tâche vous ennuie?
Une fois que vous aurez recommencé à manger en en étant conscient (sérieusement : il est possible que ce soit rendu tellement un automatisme que vous ne vous en rendez même plus compte!), posez-vous les questions suivantes quand vous vous apprêtez à manger entre les repas :
1) Est-ce que je ressens une faim physique?
Pour connaître des astuces afin de mieux déterminer si une faim physique est bien présente, je vous invite à lire mon billet Avez-vous réellement faim?
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Si la réponse est oui, mangez! Si la réponse est non, posez-vous une deuxième question :
2) Est-ce que je m’ennuie?
Vous constatez que oui! Alors demandez-vous ce dont vous avez vraiment besoin : avez-vous besoin de vous distraire? Avez-vous besoin d’un peu d’excitation pour casser la monotonie de votre quotidien?
Si la réponse est non, vous pouvez vous demander si vous ressentez une autre émotion telle que de la colère, de l’anxiété, de la tristesse, etc. Dans tous ces cas, prenez un moment pour vous demander comment vous pourriez combler votre besoin autrement, et ce, avec bienveillance et tendresse.
Vous serez maintenant en mesure de faire un choix beaucoup plus éclairé!
Et si vous décidez de manger quand même, vous pourrez maintenant le faire en pleine conscience, en dégustant chaque bouchée.
Bon appétit!
Eva Lalonde, Dt.P., Nutritionniste
Membre de l'OPDQ
Les idées et réflexions présentées dans ce billet sont inspirées des concepts de l’alimentation intuitive détaillés dans le livre Intuitive Eating, A Revolutionary Anti-Diet Approach, 4th Edition by Evelyn Tribole, MS, RDN, CEDRD-S & Elyse Resch, MS, RDN, CEDRD-S, FAND
La lecture de ce billet vous a interpellé? Vous aimeriez approfondir le concept de l'écoute du signal de la faim? Vous aimeriez avoir un suivi plus personnalisé pour vous aider à maximiser l'application des astuces auxquels vous venez d'être exposé? N'hésitez pas à prendre un rendez-vous en tête à tête avec moi pour discuter des possibilités de suivis qui s'offrent à vous!
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