C’est une question simple à la base, mais il peut être très difficile d’y répondre pour certains d’entre nous.
Il est tard le soir, vous avez mangé votre souper, la vaisselle est rangée et vous avez finalement un moment pour vous reposer. Vous allez vous installer confortablement devant la télévision et vous commencez à écouter votre émission préférée. Puis, après quelques minutes, vous vous dites : « Il me semble que ce serait bon un biscuit ou de la crème glacée ou même un fruit ou une barre tendre ». Vous allez chercher l’aliment de votre choix et vous le mangez en vous régalant.
Vous reconnaissez-vous?
Maintenant, avant que vous ne vous lanciez dans un discours interne négatif du genre : « Elle va me dire que je ne dois surtout pas manger en soirée! », je vous arrête.
Moi, je me reconnais!
Oui, moi, la nutritionniste. Il m’arrive très souvent de manger en soirée après le souper. Et c’est le cas de plusieurs de mes clients. Et je suis ici pour vous dire que c’est TOUT À FAIT CORRECT! Mais… et voici la nuance importante, j’encourage mes clients (et moi-même) à se poser la question suivante avant de manger :
Ai-je réellement faim?
Pourquoi est-ce important de se poser cette question tout à fait banale? C'est en se questionnant sur la présence de ce signal primordial (le signal de la faim) que l'on apprend à reconnecter avec les vrais besoins de notre corps. On apprend à manger parce que notre corps en a besoin, sans stress, sans culpabilité, sans excès.
C’est une question simple à la base, mais il peut être très difficile d’y répondre pour certains d’entre nous.
Pourquoi? Parce que plusieurs choses peuvent brouiller notre habileté à reconnaître si une faim physique est réellement présente ou non. En voici quelques exemples:
Vous n'avez plus aucune idée de la vraie sensation de la faim.
Il est possible que vous ayez fait tellement de régimes ou de jeûnes que vous n’êtes plus tout à fait en mesure de reconnaître la sensation de faim dans votre corps. Vous êtes rendu pro à l’ignorer.
Pourquoi est-ce problématique? Parce que la minute où vous n’êtes plus en train de vous restreindre artificiellement en suivant un régime à la lettre, vous n’avez aucune idée quand manger et vous risquez de rester pris dans une roue éternelle de régime, reprise de poids, régime, reprise de poids, etc., etc., etc. Apprendre à écouter sa faim nous donne un point de départ pour finalement nous sortir de la torture du cercle vicieux des régimes et pour faire la paix avec notre corps et notre alimentation.
Vous laissez vos croyances dicter lorsque vous devez manger ou non.
Plusieurs de mes clients ne se permettent pas de manger à certains moments par peur de prendre du poids ou de faire la mauvaise chose en se basant sur des bribes d’information qu’ils ont entendues ici et là. Par exemples, certains ne se permettent aucune collation même s’ils ont faim entre les repas.
Le risque : arriver affamé au prochain repas et manger jusqu’à en avoir mal au ventre.
Vous mangez par habitude.
Il est possible que vous ayez développé certaines habitudes comme manger devant la télévision le soir ou manger une collation le matin entre le déjeuner et le dîner sans vous demander si vous avez réellement faim à ces moments précis de la journée.
Le problème : nous ne respectons pas les besoins de notre corps lorsque nous mangeons sans avoir vraiment faim. Nous mangeons plus que ce dont notre corps a besoin, même si c’est seulement une pomme, un yogourt ou une barre tendre.
Vous mangez pour combler un besoin autre que la faim.
Il est très fréquent d’utiliser la nourriture pour satisfaire un besoin autre qu’une faim physiologique. Plusieurs vont manger pour combler une émotion ou un sentiment d’ennui par exemple. Le reconnaître est la première étape vers une libération de cette méthode de soulagement.
Voici trois astuces pour vous aider à commencer le processus d’apprendre à mieux écouter votre faim :
1) Mangez régulièrement à travers la journée.
Et oui! Pour apprendre à écouter votre faim, il faut d’abord arrêter de la réprimer. Qu’est-ce que je veux dire par régulièrement? Manger trois repas par jour et des collations au besoin. Sauter des repas ne fera que brouiller votre capacité à reconnaître une faim réelle.
Je vous propose donc de commencer votre réflexion sur l’écoute de votre faim en vous attardant sur les collations (lorsque vous mangez entre les repas). C’est souvent dans ces moments-là que l’on mange sans vraiment porter attention à la présence de la faim.
2) Demandez-vous comment vous vous sentez.
Prenez quelques instants avant de manger pour vous demander comment vous vous sentez physiquement. Prenez un moment pour évaluer ce que votre corps vous dit.
Ai-je une grosse baisse d’énergie? Ai-je mal à la tête? Deux signes que vous avez attendu trop longtemps pour manger.
Est-ce que je ressens un petit creux dans mon estomac? Est-ce que je ressens un vide à combler? Deux signes qu’il est temps de manger.
Mon ventre est-il plein? Est-ce que je me sens encore comblée par mon dernier repas? Deux signes que vous n’avez probablement pas une faim physique.
3) Donnez-vous la chance d’écouter votre corps. Si vous écoutez la télévision, conduisez, travaillez, parlez au téléphone, bref, si vous êtes distrait, il sera beaucoup plus difficile de prendre un moment de pause et de réfléchir avant de manger. Vous risquez donc de manger, que vous ayez réellement faim ou non.
Essayez de vous donner la chance de vous écouter en créant des moments pour vous nourrir. Je dis souvent que manger devrait être un « événement » dans votre journée. Prenez le temps de vous servir quelque chose, de vous asseoir et de déguster, et ce, même dans le cas des collations.
Finalement, je veux m’assurer de passer un message bien important : la perfection, ça n’existe pas. Respecter sa faim 100 % du temps n’est pas l’objectif final. L’objectif est d’apprendre à ressentir notre faim dans un premier temps et de tranquillement développer l’habitude de se laisser guider par notre ressenti (notre faim) plutôt que nos habitudes, nos émotions ou nos croyances. Mais n’oubliez pas que c’est un processus. Ça ne se fera pas du jour au lendemain, mais avec un peu de pratique, d’attention et l’application d’astuces utiles il est tout à fait possible pour vous aussi de développer votre habileté à respecter de plus en plus votre faim.
Bon appétit!
Eva Lalonde, Dt.P., Nutritionniste
La lecture de ce billet vous a interpellé? Vous aimeriez approfondir le concept de l'écoute du signal de la faim? Vous aimeriez avoir un suivi plus personnalisé pour vous aider à maximiser l'application des astuces auxquels vous venez d'être exposé? N'hésitez pas à prendre un rendez-vous en tête à tête avec moi pour discuter des possibilités de suivis qui s'offrent à vous!
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